Un succès pour la rencontre Villes & Territoires Décarbonés
Mardi 12 septembre 2023, Pharo Aix-Marseille Métropole
Un succès pour cette journée qui avait pour objet de réfléchir à comment des innovations technologiques émergentes (chez les offreurs SCS & Capenergies) pourraient répondre aux challenges de la ville et territoires décarbonés durables.
Chacun des acteurs réunis autour de la table ronde (métropole, opérateur et distributeur d’eau, fournisseur d’énergie, école de formation sur le bâtiment de demain…) ainsi que les startups numériques et énergie bas carbone ont rappelé 2 points majeurs :
- la SOBRIETE NUMERIQUE et l’importance d’un déploiement cohérent de capteurs privilégiant les outils déjà en place,
- l’importance de l’INNOVATION PARTENARIALE entre collectivités, acteurs du numérique et de l’énergie,
Pour Olivier Chavrier, Directeur Général SCS : « Les offreurs de solutions technologiques SCS ont non seulement besoin de se faire connaître auprès des offreurs de solution bas carbone de Capenergies, auprès des professionnels de la décarbonation, du smart building, des collectivités en charge de la décarbonation urbaine sur leur territoire mais aussi de comprendre leurs différents enjeux et les différentes règlementations en cours. Ils pourront ainsi s’acculturer, faire évoluer leurs offres technologiques, expérimenter des cas d’usage répondant aux problématiques des Villes décarbonées et ce pour une bonne adéquation avec les besoins de ce marché complexe car fortement règlementé mais porteur ».
Pour Anne-Marie Perez, Directrice Générale de Capenergies : « Capenergies accompagne depuis plusieurs années des projets de décarbonation des villes et du territoire (par exemple les projets IRIS et InterConnect). Ces projets intègrent de plus en plus les technologies numériques car il s’agit d’outils puissants de décarbonation dans différents secteurs : bâtiment, industrie, mobilité etc. Ces technologies permettent de traiter plus de données de manière efficace, d’identifier des problèmes plus rapidement et de tester des solutions innovantes virtuellement. La synergie entre les écosystèmes de l’énergie et du numérique sobre est donc très bénéfique vis-à-vis des enjeux de la transition écologique et cette rencontre permet de rassembler des acteurs clé autour de la table, de découvrir de nouveaux cas d’usage locaux et leurs retours d’expérience »
Dans cette dynamique, la Métropole Aix-Marseille-Provence porte le programme Smart Métropole. Débutées en 2022, les expérimentations vont s’effectuer jusqu’en 2025. Le programme couvre notamment l’optimisation des modes de cheminement des usagers grâce au monitoring de trafic piétons et vélos, la rationalisation de la consommation de l’éclairage urbain, la mesure d’îlots de chaleur pour améliorer le confort thermique extérieur, le monitoring du bruit… Comme le précise Marie-Christine Bouillet de la Métropole Aix-Marseille-Provence « On est dans une démarche globale de « monitoring urbain environnemental ». On ne met des capteurs que s’il y a en a besoin, on teste alors la remontée de données pour être sûr de l’efficience».
Plus en amont, ce sont les ressources telles que l’eau qu’il faut préserver. Les initiatives foisonnent au Canal de Provence. « Nous sommes dans une démarche d’innovation ouverte… On innove rarement seul ! » intervient Clément Diot, Responsable Innovation à la Société du Canal de Provence. Sur le terrain, on y applique le principe de régulation dynamique et on utilise les technologies IoT sur les réseaux de distribution d’eau pour en optimiser l’exploitation via le recueil de data hydrauliques, agronomiques (notamment pour une irrigation connectée), météorologiques… les bénéfices d’une irrigation maitrisée de la vigne, par exemple, permettent une réduction de 40% d’eau d’irrigation. »
Optimiser, oui. Mais comment ? Grâce aux capteurs et aux data qu’ils véhiculent. Les data sont essentielles dans la stratégie de décarbonation des territoires. En revanche, comme le précise Clément Diot, « La vraie innovation réside dans la modélisation que l’on va faire de cette remontée de données. Il s’agit de partir d’une donnée d’entrée et de produire une donnée de sortie par de l’intelligence artificielle. C’est ainsi qu’il sera possible de piloter et d’anticiper les besoins en eau à l’échelle du territoire ou de la parcelle et de réduire les consommations énergétiques. »
Dans un contexte d’augmentation du prix de l’électricité, EDF se trouve confronté à la même problématique. Trois questions sont au centre des préoccupations : de quels moyens disposons-nous pour produire cette énergie dont nous avons tant besoin ? Comment rationnaliser les consommations ? Les moyens de production mis en place sont-ils décarbonés ?
Et comme l’explique Gérald Cotinaut, Directeur Régional Développement et Territoires chez EDF Méditerranée, les cas d’usages se multiplient. La ville de Sète a mis en place avec Dalkia une smart gestion de la lumière urbaine ; la station de ski des Orres utilise des capteurs pour suivre les consommations des infrastructures ; la thalassothermie – l’énergie thermique des mers – est utilisée à Marseille et à la Seyne-sur-Mer pour produire une énergie 75% renouvelable… Autre sujet dont on parle : l’autoconsommation collective. En clair, il s’agit de décarboner en créant une communauté d’énergie renouvelable : un producteur et des consommateurs d’énergie partagent l’énergie produite localement. C’est ainsi qu’à Alès, le programme « le Soleil de Rochebelle » bénéficie de l’énergie autoproduite grâce à des panneaux photovoltaïques.
David Simplot, Adjoint numérique à la ville d’Antibes, partage son retour d’expérience sur l’usage de l’IoT, qui « permet de relier le monde physique au monde virtuel », notamment en faveur du « smart water management ». Des capteurs permettent d’anticiper et de détecter les fuites d’eau dans les réseaux en temps réel (estimées à 20% de perte). La qualité des eaux de baignade est également monitorée : un réseau maillé de capteurs intelligents assure la détection de la dégradation des eaux de baignade.
Edith Kussener, Directrice Générale de l’ISBA, constate l’importance du numérique (l’intelligence artificielle, les technologies IoT…) dès la conception dans le BTP. « Le secteur du bâtiment représente 43 % des consommations énergétiques françaises. Il est important de réduire les consommations, d’assurer une maintenance prédictive grâce à une bonne gestion des data, de favoriser l’écoconception et d’offrir une vraie réponse aux besoins de rénovation.
Information utile : les étudiants de l’ISBA sont formés pour répondre aux enjeux de décarbonation de l’industrie. « On a besoin de partenaires industriels ! » conclut Edith Kussener.
L’intervention d’Anne-Sophie Kerninon, Cheffe du bureau PME, sourçage et innovation à la Direction des Achats de l’Etat, a permis aux entreprises présentes de découvrir les procédures et outils dédiés à l’innovation (tels que le portail APProch et la plateforme des achats de l’Etat PLACE).
Juliette Fropier, cheffe de projet Intelligence Artificielle à l’Ecolab (Commissariat Général au Développement Durable) a présenté l’appel à projets “Démonstrateurs d’IA frugale pour la transition écologique dans les territoires”, une opportunité d’expérimenter des solutions innovantes en conditions réelles et à une échelle représentative.
Valentina Vologni, ingénieure projets à Capenergies, a relayé une opportunité d’innovation pourt les start up, TPE et PME sur le territoire : le concours Med’Innovant porté par l’EPA EuroMéditerranée.
5 startup ont aussi eu la possibilité de faire connaitre leurs solutions :
- FleetEnergies développe une plateforme pour la décarbonation de la logistique
- Aiway présente une solution de télédétection d’irrigation
- Ubigreen porte une solution d’optimisation des performances des bâtiments par la data
- SerenySun propose propose le développement de projets d’autoconsommation collective et un business model B-to-Territoire
- NepTech conçoit des solutions de mobilité navale bas carbone
La journée s’est poursuivie avec un buffet puis 73 RDV entre speakers et participants.