Meriam Ben Moussa est Ingénieure Digitale depuis plus de deux ans chez IDEMIA StarChip. Pour le programme ECoVEM dont le Aktantis est partenaire, elle nous explique son parcours ainsi que la vision de son métier et donne de précieux conseils aux futures ingénieures.
Meriam, en quoi consiste les activités d’IDEMIA StarChip ? Comment participez-vous à la croissance de l’entreprise ?
Meriam Ben Moussa : Je suis ingénieure digitale au sein d’IDEMIA StarChip. IDEMIA StarChip est une entité au sein d’IDEMIA spécialisée dans le hardware, les technologies de puces (chipsets) pour divers usages, notamment dans les cartes SIM pour les télécommunications, les cartes à puce pour les paiements sécurisés et les documents d’identité biométrique (passeports, cartes d’identité, cartes vitales) et également les cartes à puce, qui sont dans les téléphones. Je fais de la conception de circuits numériques. Je suis la responsable technique d’un projet, je collabore donc avec d’autres ingénieurs pour intégrer des systèmes complets. Je m’assure aussi de la conception, vérification, et intégration avec d’autres composants pour créer des produits fonctionnels et fiables. La conception d’un produit demande beaucoup de code, beaucoup de vérifications et de la R&D et comme nous travaillons sur des produits bancaires et identitaire, il y a également beaucoup de sécurisation à intégrer.
Quand et comment est né votre intérêt pour les Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques ? Quel fut votre plus grand défi pendant vos études ?
Meriam Ben Moussa : Comme beaucoup de filles, j’ai dû faire face à des obstacles et à des remarques décourageantes, affirmant que je n’y arriverais pas et que ce n’était pas un domaine pour moi. Au début, je n’étais pas particulièrement intéressée par les sciences. Cependant, avec le temps, ma perspective a changé et j’ai su que le métier d’ingénieur était fait pour moi. J’ai suivi cette voie avec détermination. Mon plus grand défi ? Mon arrivée en France ! En tant que Tunisienne, venir pour terminer mon diplôme d’ingénieur a été un véritable défi. Associer ma vie d’étudiante à celle d’étrangère dans un nouveau pays, surtout pour la première fois loin de chez moi, n’a pas été facile.
Les technologies peuvent-elles renforcer l’empower des femmes ?
Meriam Ben Moussa : Dans le domaine de la technologie, les salaires sont souvent plus élevés, offrant aux femmes une indépendance financière précieuse qui élargit leurs horizons. En tant que femme travaillant dans un domaine souvent dominé par les hommes, être l’une des rares voix féminines dans une réunion et discuter d’un sujet maîtrisé est une source incroyable de force. Bien que cela puisse être difficile au début, avec le sentiment de ne pas être à sa place, être finalement écoutée donne un pouvoir immense. En entrant dans une réunion en tant que jeune diplômée, femme, face à des hommes avec des décennies d’expérience, défendre ses idées peut être un défi. Au début, elles peuvent être ignorées, mais avec persévérance, elles finissent par être prises au sérieux, car elles apportent une nouvelle perspective souvent saluée comme innovante et précieuse.
Quels conseils donneriez – vous aux futures ingénieures ?
Meriam Ben Moussa : Le plus important est de ne pas avoir peur de s’affirmer. Nous avons souvent de bonnes idées, mais ,nous n’osons pas toujours les exprimer. Un autre conseil est d’aller là où les autres n’osent pas, car c’est là que nous pouvons le plus briller. Enfin, il n’y a pas de mauvaises questions ; il faut les poser et toujours rester curieux. Dans un domaine comme la science, la curiosité est essentielle. Si nous ne nous remettons pas en question et ne cherchons pas de réponses, nous ne pouvons pas progresser. Surtout en R&D, où la recherche nécessite de ne jamais prendre les choses pour acquises. Chaque information doit être examinée sous tous les angles pour vérifier sa validité actuelle et future, en sachant que cet avenir évolue constamment.
Pour moi, il n’y a qu’une règle d’or : ne jamais laisser quelqu’un dire ce que l’on peut ou ne peut pas faire. Si l’on croit en notre capacité à réaliser quelque chose, il ne faut pas prêter attention aux opinions des autres, il faut simplement se lancer.
Quelles valeurs essentielles requiert votre métier ? Quels sont vos prochains défis professionnels ?
Meriam Ben Moussa : Je dirais le sérieux, car il est essentiel de traiter les choses avec rigueur dans ce domaine. La dévotion est également cruciale, car ce métier exige un engagement total envers son travail. Enfin, la rigueur est primordiale, car la moindre erreur peut avoir des conséquences considérables. Mon prochain défi ? Dans quelques années, j’aimerais avoir approfondi mon expertise dans mon domaine et avoir acquis un large éventail de compétences supplémentaires. Je prévois également de diriger une équipe plus importante, avec une représentation accrue de femmes récemment diplômées.