Écosystème

Portrait d’ingénieure en microélectronique – Muriel de STMicroelectronics

Publié le
Aktantis

Muriel Merle dirige les programmes de R&D, collaboratifs et Innovation au sein de la plateforme Micro-PackS. Pour le programme ECoVEM dont  le Aktantis est partenaire, elle revient sur son cursus universitaire, son parcours professionnel et parle de son expérience de « Femmes » dans la Tech.

Muriel, en quoi consiste les activités de STMicroelectronics et de la plateforme Micro-Packs?

Muriel Merle : Avec ses plus de 50 000 salariés dans le monde, dont plus de 11 000 en France. la mission de STMicroelectronics est de concevoir et fabriquer des puces électroniques. Depuis 2021, à l’issue d’un poste en fabrication, j’ai été sollicitée pour travailler à la direction opérationnelle de la plateforme Micro-PackS. Cette plateforme mise en place en collaboration entre ST, d’autres industriels ainsi que les académiques de la région, permets aux entreprises du territoires de bénéficier de matériel et d’expertise technique pour le développement de leurs prototypes.

Avec mes équipes, je suis chargée d’insuffler la culture de l’innovation à l’ensemble des salarié.e.s du site de Rousset et de montrer qu’innover est à la portée de tous. Pour cela, nous travaillons sur la formation des salariés et la mise en place de méthodologies et de programmes d’innovation. Nous avons également un FabLab avec du matériel (imprimantes 3D, découpeuse laser, etc.) et des spécialistes en programmation électronique. Il est ouvert à l’ensemble du personnel de ST pour la réalisation de leurs projets professionnels ou personnels et encourager leur créativité.

Enfin, je suis également coordinatrice du Crédit Impôt Recherche (CIR) en interne et des projets collaboratifs subventionnés dans le cadre de différents programmes.

Quand et comment est né votre intérêt pour les  Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques ? Quel fut votre plus grand défi pendant vos études ?

Muriel Merle : Je me suis orientée vers un Diplôme d’études universitaires générales (DEUG) en sciences, principalement biologie, chimie et mathématiques. C’est au cours de ces deux années que j’ai découvert la chimie et j’ai beaucoup aimé. Je me suis donc orientée vers une licence de chimie, puis une maîtrise et un DESS de chimie. 

Quelle vision avez-vous des métiers de la microélectronique ?

Muriel Merle :  Il y a une multitude de métiers qui entourent la microélectronique et qui, associés les uns aux autres permettent de développer des puces et de vendre des produits. Il y a différents niveaux d’implication dans la technique de la puce, ce qui demande des niveaux d’expertise variés. Et puis travailler dans la microélectronique, permet d’être au cœur de l’innovation et de participer à la construction du monde de demain, car tout ce qui sort de nos usines est dans les objets d’aujourd’hui et sera dans les objets de demain. Ça apporte aussi beaucoup de connaissances et de perspectives sur les possibilités liées à la microélectronique et à la technologie, notamment sur les grands enjeux comme le dérèglement climatique. 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui souhaitent poursuivre leur étude dans la microélectronique ? 

Muriel Merle : Je dirais d’avoir une capacité d’adaptation importante, d’être bienveillante et d’accepter d’être une femme. Il ne faut pas essayer d’être l’égale des hommes dans sa façon de travailler, de manager et de se comporter. Les femmes ont des capacités managériales qui sont, à mon sens, plus développées que les hommes. Dans un milieu masculin, c’est un atout. Nous appréhendons les situations et les conflits de manière différente, avec moins d’ego, et n’avons pas besoin de nous affirmer de la même façon que les hommes. Il faut donc savoir s’affirmer en tant que femme. Je dis souvent aux jeunes femmes que je rencontre, qu’être gentille n’est pas être faible et qu’il faut savoir garder sa sensibilité tout en s’affirmant. Il faut également avoir confiance en soi tout en gardant une part de doute afin de rester à l’écoute des autres et de prendre du recul sur les choses. Mon dernier conseil est de se sentir légitime, même dans des situations dans lesquelles on n’a pas forcément les compétences techniques, mais car on a toujours la capacité de compréhension et de réflexion pour apporter un critique ou une idée intéressante. 

Y a-t-il de bons exemples d’initiatives en faveur de la diversité, l’équité, l’inclusion et du développement durable dans votre organisation que vous aimeriez partager ?

Muriel Merle : Nous avons beaucoup de programmes au sein de ST. Au niveau de la RH, nous avons un service dédié aux sujets liés à la RSE et à l’inclusion. Concernant l’égalité femme/homme, il y a également chaque année une enveloppe budgétaire négociée pour rattraper les salaires jugés inférieurs. Il y a aussi un volet « Sustainability » fort, avec des programmes d’accueil de stagiaires, de personnes en situation de handicap, de personnes LGBTQIA+, etc. 

Comment voyez-vous votre avenir professionnel en 2030?

Muriel Merle : Je veux continuer à avoir des responsabilités, car j’aime ça, rester à un niveau hiérarchique qui me permet d’être entendue, de participer à l’évolution et aux changements de manière significative. Je souhaite que ma voix pèse. En 2030, j’espère que je serais toujours chez ST, sur un poste dans lequel je serais autant épanouie et investie que je le suis aujourd’hui dans le mien. 

 

Voir l’interview de Rayene Chiraz Harkati, Ingénieure en Computer Vision au sein de NXP Semiconductors.

 

Vous avez des questions ? Nous vous invitons à contacter Anaïs Mispolet 

Voir toutes les interviews 

Retour aux actus