Ted Orthopedics développe la nouvelle génération de soins d’orthopédie, centrée sur le patient et la prévention.
Ted Orthopedics propose donc un assistant de rééducation du genou, qui rend le patient plus autonome dans sa rééducation, pour améliorer sa rééducation à domicile et faire gagner du temps au kinésithérapeute.
Interview d’Arnaud PIOLI, Président de Ted Orthopedics |
- Comité Editorial : Dans quel contexte s’inscrit votre innovation ?
Arnaud Pioli (AP) : Les problèmes de genou sont un gouffre financier pour le système de santé. La rééducation d’une part, qui est très longue (6 mois à 1 an), coûteuse (5 000€ pour une rééducation après rupture du ligament croisé) et malgré ça trop peu efficace (30% de rechute après une opération du ligament croisé). D’autre part, l’arthrose de genou touche aujourd’hui 5 millions de patients en France, dès 40 ans.
La solution traditionnelle à ces pathologies, c’est la rééducation, chez un kinésithérapeute. Avec l’augmentation de la demande pour ces soins, on se retrouve aujourd’hui avec des kinésithérapeutes surchargés, 61% se déclarent à la limite du burn out. Les patients se retrouvent donc souvent livrés à eux-mêmes pendant leurs séances de rééducation, le kinésithérapeute ne pouvant pas passer 30 minutes seul avec chacun d’entre eux.
Il fallait donc trouver une solution pour décharger le kinésithérapeute, tout en assurant une qualité de soin optimale au patient.
Notre assistant de rééducation de genou, commercialisé en test auprès de kinésithérapeutes depuis septembre 2018, répond à cette problématique en améliorant l’autonomie des patients. Il les supervise pendant les séances, ce qui permet au kinésithérapeute de gagner du temps sur sa prise en charge, et il les supervise à domicile pour qu’ils puissent réaliser leurs exercices d’auto-rééducation correctement, de chez eux, en complément des séances de kinésithérapie.
- CE : Comment avez-vous élaboré votre projet ?
AP : L’idée est venue au départ en voyant mon grand-père souffrant d’arthrose de genou faire sa rééducation. Depuis nous avons réalisé plusieurs prototypes, parlé avec de nombreux médecins, kinésithérapeutes, chirurgiens orthopédiques, et les retours ont été très concluants.
Nous avons obtenu le marquage CE pour notre prototype après un an d’existence, et nous avons lancé sa commercialisation dans la foulée, à petite échelle, pour tester le marché.
Aujourd’hui notre assistant de rééducation est utilisé par une base grandissante de cabinets de kinésithérapie qui nous fait des retours réguliers sur son utilité et les améliorations à y apporter. Grâce à tous ces feedbacks, nous sommes en train d’élaborer la version industrialisée du produit, qui sera vendue aux patients via les pharmacies, dès l’année prochaine.
Genouillère connectée Ted Orthopedics
- CE : Quels sont vos actions et déploiements actuels ?
AP : En ce moment, on est super occupés, tous les sujets arrivent en même temps, c’est bien ça veut dire qu’on avance ! On travaille beaucoup sur une levée de fonds pour lancer la commercialisation en France l’an prochain, sur la commercialisation du produit actuel en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’amélioration de nos algorithmes et l’industrialisation du produit. Nous avons également recruté une personne en thèse CIFRE, en partenariat avec le CHU de Nice, qui travaille sur des essais cliniques.
- CE : Pourquoi avez-vous adhéré au Aktantis ?
AP : Le pôle SCS est une vitrine régionale indéniable au niveau technologique. Nous avons eu la chance d’être lauréats en 2017 dans le cadre du concours PME innovantes du numérique PACA, du prix du produit ou service le plus innovant dans le domaine du Data Science , qui donne du crédit à la technologie que nous développons, notamment auprès d’investisseurs ou partenaires qui ne connaissent pas ces technologies-là. Parce qu’ils connaissent le pôle SCS.
L’équipe opérationnelle Ted Orthopedics
- CE : Le Pôle Aktantis vous a-t-il apporté ce que vous recherchiez ?
AP : Au sens de vitrine, oui cela a donné du crédit à notre dossier auprès de banques ou d’investisseurs. J’avoue avoir assez peu utilisé l’outil de mise en relation jusqu’à présent.
- CE : Qu’attendez-vous du Pôle demain ?
AP : En ce moment, un de nos sujets clé est la levée de fonds. Nous permettre de rencontrer des financeurs, comme ce sera le cas lors de la journée du 19 décembre à Sophia, est très intéressant. Ce genre de rencontres ne peut que nous être bénéfique.
Nous sommes aussi intéressés pour participer à des projets collaboratifs européens, où notre connaissance technologique sera utile à des structures plus traditionnelles. De la mise en relation dans cette optique serait très utile.
Enfin, après un POC réussi avec Airbus Helicopters pour la prévention de blessure de leurs ouvriers sur les chaines de montage, nous réfléchissons au lancement d’une activité sur le domaine de la prévention dans l’industrie, secteur sur lequel, encore une fois, le pôle pourra nous mettre en relation avec les bons acteurs à l’avenir.
CONTACT
Arnaud PIOLI
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